Un incendie d’envergure a complètement détruit un immeuble qui abritait trois commerces et 13 logements, dans la nuit de jeudi à vendredi, en plein cœur du centre-ville de Val-d’Or.
Les pompiers ont été appelés à 22h55 jeudi soir alors que de la fumée commençait à se dégager de l’immeuble situé sur la 3e Avenue, tout près de l’intersection de la 7e Rue. La première équipe du Service de sécurité incendie arrivée sur les lieux a d’ailleurs sauvé in extremis deux personnes des flammes.
«Ces deux personnes ne pouvaient pas s’échapper par le corridor, elles étaient carrément prisonnières du feu, elles avaient la tête sortie des fenêtres du 2e étage et nous avons pu les secourir en utilisant l’échelle portative. Les deux personnes ont été conduites à l’hôpital après avoir inhalé de la fumée, mais à notre connaissance, elles n’ont pas été blessées», a relaté le directeur du Service de sécurité incendie de la Ville de Val-d’Or, Éric Hébert.
Celui-ci a souligné que ces deux sauvetages ont pu être réalisés grâce au tout nouveau mode de fonctionnement du Service, qui mise désormais sur une équipe de quatre pompiers à la caserne 24 heures sur 24, au lieu d’un seul comme c’était le cas auparavant. «C’est exactement ce qui a fait en sorte que les deux personnes ont pu être extirpées des flammes à temps. Dans l’ancien système, ç’aurait pris huit minutes de plus pour qu’une première équipe arrive sur les lieux. Un pompier seul ne peut pas effectuer un tel sauvetage», a fait remarquer le chef Hébert.
Perte totale
Selon les premières constatations des pompiers, l’incendie aurait pris naissance au 2e étage du bâtiment, à l’arrière. Sur les 13 logements, cinq étaient habités. Tout le monde a pu être évacué à temps, des sinistrés ont été pris en charge par la Croix-Rouge et personne n’aurait subi de blessures, mais la bâtisse est considérée comme une perte totale, incluant les trois commerces qui l’occupaient (Les Barbiers Euphoria, Rose-Bonbon et le Samiyo Sushi), a indiqué Éric Hébert.
«Il y a eu effondrement de structure; quand cette situation survient, on ne peut plus entrer dans la bâtisse et on tombe alors en mode défensif. Nous avons ainsi pu contenir les flammes et éviter que le feu ne se propage aux commerces voisins (notamment le Tigre Géant, Telus, Balthazar et La Cité financière), a-t-il expliqué. Le brasier était très intense et aurait pu se propager, mais nous avons réussi à limiter les dégâts en déployant une équipe en façade, une équipe à l’arrière dans la ruelle et l’échelle aérienne.»
Le feu était d’une telle ampleur que des équipes de pompiers de Malartic et de Senneterre ont été appelées en renfort. «En tout, une cinquantaine de pompiers ont travaillé à combattre l’incendie, qui était sous contrôle vers 2h30 du matin, dans le sens où il n’y avait plus de risques de propagation, a signifié le chef Hébert. Mais il fallait continuer à circonscrire les flammes par la suite et on est présentement en période de déblai. Nous en avons encore pour quelques heures», mentionnait-il vendredi matin.
Cause à déterminer
Au moment d’écrire ces lignes, le Service de sécurité incendie de Val-d’Or ne connaissait pas encore la cause du feu. «C’est encore trop tôt pour le savoir et ce sera difficile à déterminer à cause des débris, mais nous avons récupéré le disque dur des caméras de surveillance, ce qui nous aidera peut-être», a signalé Éric Hébert.
L’incendie étant considéré suspect, le dossier a été transféré à la Sûreté du Québec pour enquête. Il s’agit au moins du troisième immeuble à logements à être emporté par les flammes à Val-d’Or en moins de six mois, le deuxième en l’espace de deux semaines, mais il n’y aurait pas de lien entre ces événements.
Dans ce qu’il considère être le mois le plus fou de sa vie professionnelle, le propriétaire du salon de coiffure Euphoria, Christian Tourigny-Poirier voit enfin le sommet de la montagne. La journée du 24 mai marque le premier jour de son nouvel établissement depuis l’incendie qui a ravagé son deuxième commerce, en avril dernier.
L’homme d’affaires connu dans la communauté en a fait du chemin pour revenir aussi fort qu’il l’était avant le brasier. En seulement quelques semaines, celui-ci a fait les démarches pour trouver un nouveau local, l’acheter, établir le concept intérieur et planifier les travaux. Tout ça en gérant son salon principal et ses employés. En tout, c’est près de 150 000$ qui ont été investis pour rebâtir cette seconde entreprise, qui est située près du IGA, dans le centre-ville de Val-d’Or.
«Je me considère un peu chanceux, car les locaux qui étaient disponibles étaient soit en très mauvais état, soit ils n’étaient pas fonctionnels pour un salon de coiffure ou soit ils étaient trop chers. L’année dernière, on avait repéré ce bâtiment pour y construire un troisième salon. Finalement, on n’était pas plus intéressé. On est allé le visiter de nouveau, et on s’est assis pour essayer de construire quelque chose là-dedans», explique le propriétaire.
Dans l’ancien commerce, les barbiers et les coiffeuses se marchaient sur les pieds. Avec la disposition du nouveau salon, les deux départements auront droit à leur propre section. Une idée qui a généré des dividendes, puisque Euphoria n’a perdu aucun employé après l’incendie, même qu’une nouvelle coiffeuse a récemment rejoint l’équipe.
«On n’aurait pas réussi à l’attirer avec notre ancien local, ne cache pas Christian Tourigny-Poirier. Quand elle a vu le projet pour le nouveau salon Euphoria, elle m’a dit qu’elle voulait embarquer dans l’aventure.»
L’enquête est toujours en cours pour déterminer les circonstances entourant l’incendie qui a ravagé 3 commerces et 13 logements, près de l’intersection de la 7e Rue. Le dossier avait été transféré à la Division des enquêtes sur les crimes majeurs de la Sûreté du Québec.
En attendant de connaître les détails entourant l’événement, le propriétaire du salon de coiffure continue d’être impliqué dans le processus de l’enquête et des assurances.
«Les pompiers et les inspecteurs m’ont contacté. Ils sont encore sur le dossier et ils sont vraiment avec nous là-dedans. Promutuel nous a beaucoup aidés, mais c’est sûr que les coûts ne sont plus les mêmes. Tout est plus cher à cause de la Covid-19. Le choix n’est pas là non plus. Si tu veux un miroir, tu prends lui qui est disponible, sinon ça va dans cinq mois», illustre l’entrepreneur.