Un nouveau confinement est de mise
C’est un bien mauvais début d’année 2021 pour les commerçants de l’Abitibi-Témiscamingue, qui doivent se plier à un deuxième confinement du 9 janvier au 8 février, où seules les commandes livrées ou cueillies en magasin seront acceptées.
Que ce soit les restaurants, les entreprises de commerce au détail ou les salons de coiffure, tous les commerçants devront se tourner vers un plan B pour les quatre prochaines semaines. Le mot d’ordre: résilience.
«Il faut voir le verre à moitié plein, estime Jérémi Fournier, président de la Chambre de commerce de Val-d’Or (CCVD). Nos grandes entreprises des secteurs minier et forestier pourront poursuivre leurs opérations, ce qui est une excellente nouvelle. Quant à nos entrepreneurs, nous sentons un moral très positif. Nous avons jusqu’à maintenant pu bénéficier d’un contexte économique plutôt favorable, car nous étions en zone jaune. De plus, des mesures comme le couvre-feu n’apporteront que très peu d’impacts sur notre économie.»
«Je n’entends personne se plaindre, renchérit Line Bizier-Parent, présidente du Regroupement des gens d’affaires du centre-ville de Val-d’Or et copropriétaire de Tattoo-Piercing Illimité. Au contraire, les commerçants sont prêts à affronter ce deuxième confinement. Ils ont davantage développé leurs services, notamment sur le web, donc ils ont bien plus d’outils sous la main qu’au printemps dernier.»
Pour sa part, David Lecours, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Rouyn-Noranda, désire plus que jamais encourager les citoyens à se tourner vers l’achat local. «On encourage la population à se prévaloir du service de cueillette plutôt que de se tourner vers les Amazon de ce monde, indique M. Lecours. On invite aussi les gens à encourager leurs restaurateurs préférés via la livraison. Ils ont besoin de nous.»
Survivre à tout prix
Pour Christian Poirier, propriétaire du salon Coiffure Euphoria, il faudra se rabattre sur la vente de produits et accessoires capillaires pour survivre à ce mois de confinement.
«On a appris du premier confinement et on continue de se réinventer, signale le coiffeur et homme d’affaires. En plus de vendre des produits, je vais offrir maintenant des trousses de coloration pour ceux et celles qui en voudront, mais ça n’équivaudra pas à ce que nous aurions pu avoir comme profits dans une situation normale. Je suis d’accord avec les mesures, mais c’est choquant de devoir payer pour les personnes irresponsables. Un mois et demi sans salaire, ce n’est pas rien et j’ai beaucoup d’employés dans mon équipe.»
Étant donné que les commandes en ligne ont été très prisées par sa clientèle l’an dernier, la propriétaire de la Galerie du livre à Val-d’Or, Noémi Lafleur-Allard, se désole davantage dans son cas d’avoir dû faire des mises à pied que de fermer sa librairie. «C’est difficile à vivre en tant qu’entrepreneur, confie Mme Lafleur-Allard, qui se dit favorable aux nouvelles mesures. Côté ventes, oui c’est certain qu’on aurait préféré pouvoir accueillir de nouveau notre clientèle en magasin, mais les ventes en ligne fonctionnent bien et la pandémie semble avoir ravivé le goût de la lecture chez bien des gens. Le vrai coup dur, c’est de renvoyer des employés qui veulent travailler, mais que je n’ai pas les moyens de garder. Ça, ça fait vraiment mal.»
Bonne nouvelle pour les mines
Malgré les nouvelles mesures, certains secteurs d’activités seront épargnés, comme l’industrie minière. Du côté de l’Association minière du Québec (AMQ), l’on est soulagé que l’industrie ne soit pas mise sur pause. Selon la présidente et directrice générale de l’organisme, Josée Méthot, les mesures mises en place depuis ce printemps par les minières pour contrer des éclosions de COVID-19 parmi les employés ont porté leurs fruits aux yeux du gouvernement.
«Les résultats des mesures parlent d’eux-mêmes: il est possible d’opérer nos mines de façon sécuritaire, souligne Mme Méthot. Par sa décision de maintenir les activités minières, le gouvernement arrive à la même conclusion et c’est rassurant pour notre industrie et l’économie de plusieurs régions. Nous comprenons que la santé et la sécurité de la population doivent primer. C’est pourquoi l’industrie minière a pris la question très au sérieux dès le printemps.»
En plus de réaliser des contrôles à l’entrée des sites, ou même avant, pour limiter les risques de propagation du virus, certaines entreprises possèdent également leur propre laboratoire pour mener des tests de dépistage.